5, Bd ALBERT 1er
La succursale d’Antibes a été créée en 1932, tout d’abord en gare d’Antibes, comme correspondant officiel du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée, ancêtre de la SNCF)
Le CA du 18/1/1934 évoque des pourparlers avec le PLM pour l’ouverture d’un bureau voyageurs pour billets de train et réception de marchandise.
Le 4/7/1934 la société ouvre ce bureau (en location) pour l’exploitation habituelle des activités de la société, et celle particulièrement d’agence de voyages. Il est relevé sur le CA du 3/3/1938 le versement d’une caution pour le « trafic voyage » de 20.000 francs auprès du trésor public. A la suite de ce versement, le « Ministère des travaux publics – sous secrétariat au tourisme » accorde le 08/03/1938 la licence d’agent de voyages à la succursale d’Antibes. A cette même date, la société adhère à « l’union nationale des agences de voyages ».
Durant la dernière guerre, un CA du 15/9/1944 évoque « seulement le bris de vitrine par le souffle d’un obus ».
L’agence, d’abord confiée à la direction de Mr GESLIN, fut ensuite dirigée par Mr Amédée CROZE (le CA du 30/10/1946 évoque « le trafic en hausse constante grâce à la compétence de ce dernier »). Vinrent ensuite comme directeurs Mr ROLAND (jusqu’à fin 1950), puis Mr HOSPITAL (fin 1970 ?) puis Mr BRUNO (1990), pour en dernier lieu Edouard CROZE.
De précieux collaborateurs ont permis le succès sans cesse renouvelé de cette agence. Parmi ces derniers faut-il citer Mesdames FREITAG, BARAL et TABUSTEAU dont la fidélité et la probité furent un exemple à la nouvelle génération.
Les mûrs (toujours à ce jour dans la famille) ont été achetés le 28/04/1955 au prix de 6 millions de francs. L’exploitation de l’agence a été cédée fin 2007 à Mme Martine HEZARD qui avait commencé sa carrière d’agent de voyages chez…. MARTINI VOYAGES.
Anecdote (Voyage royal)
L’anecdote se passe dans les années 1930/1940. Le roi Edouard VIII a abdiqué du trône d’Angleterre par amour pour Miss Simpson, et s’est exilé avec cette dernière en France. Il réside dans une très belle propriété au Cap d’Antibes. Pour ses déplacements, il s’adresse tout naturellement à la seule agence de voyages en place : Martini & Cie (agence d’Antibes). A cette époque mon Père en était le directeur local.
Le Roi s’adresse à lui et demande :
- « Jeune homme, je dois me rendre à Paris la semaine prochaine, et je souhaiterais que vous puissiez organiser ce déplacement en me réservant un sleeping à cette date ».
Mon Père, tout en ne manquant pas de remercier ce dernier de s’être adressé à notre maison, l’informe qu’il va se charger toute affaire cessante de cette mission.
Le Roi lui répond alors :
- « Ne vous pressez pas, jeune homme, je repasserai demain pour cela ».
Mon Père téléphona alors au Ministère de l’Intérieur pour prendre les consignes nécessaires à la sécurité de l’illustre passager. Il lui était alors rappelé que sa Majesté était l’hôte de la France, et que ce voyage serait de ce fait organisé via la Direction Générale de la SNCF.
Le lendemain, le Roi revenait à l’agence, et, s’adressant à mon Père :
- « Jeune homme, avez-vous pu faire le nécessaire ? ».
- « Bien sûr Majesté. Une voiture spéciale sera à votre disposition pour ce déplacement », et de lui donner toutes précisions utiles à ce propos.
Le Roi s’enquit alors du montant qu’il devait et il lui était (invariablement par la suite) répondu :
- « Rien Majesté, vous êtes l’hôte de la France et c’est donc la France qui prend en charge tous les frais inhérents à ce déplacement, et qui s’assurera de votre sécurité ».
Le Roi répliqua alors :
- « Certes, jeune homme, et je vous prie de faire suivre tous mes remerciements à qui de droit, mais pour votre peine personnelle, combien vous dois-je ? ».
- « Egalement rien », lui répondait alors mon Père.
Le Roi parut contrarié de cette réponse et insista tellement que mon Père finit par lui dire :
- « Et Bien Majesté, puisque vous me le demandez avec tant de gentillesse, j’oserai vous dire que je suis également grand amateur de Havane, et qu’en ce cas, j’accepterai avec un immense plaisir l’offre d’un de vos cigares ».
- « Parfait, je vous ferai porter cela dès demain » répliqua le Roi.
Et le lendemain, le majordome apportait un cadeau royal : une boite entière de cigares…et mon Père était d’une fierté sans égale car….lesdits cigares étaient bagués aux armes du Roi.
Nota : Pour l’Histoire (avec un gd H) il convient de rappeler que le Roi et son épouse léguèrent à leur décès la totalité de leurs biens à la France.