Plus ancienne agence de voyages encore en activité à ce jour, MARTINI VOYAGES a débuté ses premières opérations sur le port de Nice, (aux environs des années 1860/70) en mettant en relation clients et capitaines de navires (voir l’article traitant ce sujet plus loin).
Les archives de cette époque ont naturellement disparue, d’autant qu’il était fort probable que ces opérations se traitaient « en arrière boutique » de l’agence maritime MARTINI & CIE. En tout état de cause, des recherches entreprises tant auprès du Ministère du Tourisme qu’auprès des organisations professionnelles (SNAV et APS) ont confirmé ce rang de « plus ancienne agence de voyages de France ».
D’abord donc installée de manière artisanale sur le port de Nice, l’activité a été développée ensuite parallèlement à l’essor des échanges touristiques et à la vulgarisation des modes de transport. Ainsi après le maritime, vînt le rail avec l’arrivée du train (1865) et la construction de la Gare Thiers à Nice (1867). Rappelons à ce sujet que celui qui devait devenir le 1er Président de la société était le correspondant PLM (sans doute à partir de 1890/1900 ?).
C’est donc tout naturellement qu’une grande agence de voyages s’ouvrait à cette époque au 17 avenue Thiers à Nice (en face de la gare), pour « délivrer des billets de train». Un CA du 26/12/1929 évoque les pourparlers avec la Cie des Wagons-Lits pour être leur agent. Mais aussi la vente des passages en bateau (notamment pour l’Afrique du N ord et les Etats Unis), en complément de celle du port de Nice, cette dernière étant surtout spécialisée sur la Corse en tant que représentant exclusif de la CIE FRAISSINET (elle-même absorbée ensuite après-guerre par la CGTM – TRANSAT – SNCM).
Puis vînt ensuite l’ouverture de l’agence d’ANTIBES (5, Bd Albert 1er) en 1934, puis MENTON( rue Masséna) en 1941, puis GRASSE (place Ossola) en 1961, puis JUAN les PINS (derrière l’actuel Méridien) dans les années 1960 ( ?) et ensuite Bd Wilson en 1970, puis enfin CANNES (Rue Bivouac Napoléon) en 1950. Le tout représentant un petit réseau de 7 agences régionales.
On peut donc dire que cette profession a été engendrée parallèlement à nos activités d’agent maritime, de correspondant PLM/SNCF, et de déménageur. La clientèle touchée étant parfois commune à ces activités.
Au cours de la période 1970/1980, toutes ces agences ont été, soit arrêtées purement et simplement, soit vendues. Ces décisions ont été prises en considérations des raisons financières (-la société ayant été en grande difficulté à ces moments là, mais aussi par manque de rentabilité au regard d’une concurrence anarchique de certaines agences faisant du dumping sur les prix).
Restait alors « la perle » des agences de voyages , à ANTIBES (toujours en exercice à ce jour, membre du réseau volontaire SELECTOUR depuis 1985), laquelle fut toujours rentable. Souvent n°1 des agences de la Côte-d’Azur en terme de chiffres traités, 1ière agence installée en ALPHA 3 (système Air-France ayant précédé AMADEUS), longtemps 1ière ou 2ième vendeur du CONCORDE, etc…
La licence délivrée par l’état (quand ce dernier légiféra sur le métier en 1938) portait le n°A53 (les licences étant A ou B selon leur autorisation de produits à vendre). Avec agrément ATAF et IATA. De ce numéro 53, alors distribué par ordre alphabétique, il est aisé d’en déduire qu’il n’existait alors qu’une centaine de licence d’agence de voyages à travers toute la France (+ de 5000 aujourd’hui)!
Notre Président Amédée CROZE-MARTINI fut d’ailleurs l’un des pionniers de cette profession, en étant l’un des 3 fondateurs de ce qui devait constituer les bases du SNAV (1945), mais aussi le Président Fondateur de l’APS (1964 -organisme de caution des agences de voyages). Sur ce propos, et une fois encore, les différentes branches de MARTINI & CIE se recoupent et s’entrecroisent, puisque l’idée de créer l’APS est venue à Amédée CROZE-MARTINI en sa qualité d’Administrateur de la Cie Gale de Cautions (société anonyme de caution pour les commissionnaires en douane dont notre société était actionnaire).