Présentation générale de la société
En 1840, lorsqu’un bateau était en vue du port de Nice, il y avait toujours quelqu’un pour crier à mon aïeul Joseph MARTINI : - « Moussu Martini, lou bateou es a la vista ! » - « Bon, cala su le cou ! » répondait-il. C’est ainsi, de façon très familière, que se déroulaient les activités d’agent maritime.
Le bureau se trouvait au 10 ,Quai Lunel sur le port de Nice, et la première activité de la société fût donc l’agence maritime, puis très naturellement et pratiquement concomitamment l’agence en douane (appelée expéditeur en douane à cette époque). La plus ancienne archive de la société est une autorisation de dédouanement délivrée en 1868 par les Messageries Impériales.
Vint ensuite très rapidement un âne et un charreton, puis très vite il fallut faire du camionnage et, progressivement l’entreprise occupa un, deux, trois….employé(e)s. On acheta ensuite chevaux, charrettes et ainsi se développa l’affaire.
Au fil des années, MARTINI & CIE fit de plus en plus de camionnage, notamment après 1860, date du rattachement du Comté de Nice à la France. Autre facteur de développement : la prolongation jusqu’à Nice de la ligne de chemin de fer depuis Marseille (Cie PLM).
C’est à cette époque qu’un embryon d’activité d’agence de voyages fut mis en place. Il consistait à mettre en relation capitaine de navire et passagers à destination de l’Afrique du nord, faisant ainsi de MARTINI la plus ancienne agence de voyages de France encore en activité à ce jour.
Vers 1880 notre société est désignée comme correspondant officiel du PLM (ancienne SNCF), de sorte que nait le service factage, qui verra notre parc de chevaux augmenter rapidement, avant celui des camionnettes et camions pour des livraisons de plus en plus lointaines.
En 1905 est crée une agence à Paris, pour essentiellement le dégroupage des wagons d’huile d’olive et leur expédition vers la Pologne, l’Allemagne, la Russie, etc… La guerre de 1914 déclencha la fermeture de cette agence, qui fut ensuite ré-ouverte en 1928. Il existait aussi une succursale à Vintimille (déjà présente dans les livres en 1919).
En 1919, l’entreprise familiale se transforma en société anonyme. Nous avions alors jusqu’à 50 chevaux. Les camions étaient alors rares, mais firent néanmoins leur apparition dès 1919/20 dans le parc automobile de la société. En 1939, leur transformation en gazogène nous permis de continuer à travailler durant la guerre. Quelques camions électriques permirent aussi de passer ces moments difficiles.
Parallèlement se développent les services de déménagements et garde-meubles dans toutes nos agences. Déjà le rail/route est en place, permettant le transport de nos remorques sur wagons plats, ou par conteneurs via les bateaux à destinations parfois tropicales.
Le service de groupage (uniquement par train à cette époque) fonctionne de manière exponentielle, et comprend parfois de nombreux wagons à chaque expédition (notamment pour le groupage des primeurs en provenance du Maghreb, des huiles et des fleurs…).
Dès 1921, le service maritime de Nice (2 adresses sur le port) est également en constante évolution, notamment par la représentation officielle du fret pour la Corse (d’abord avec Cie Fraissinet, puis Cie Transatlantique, et enfin SNCM), mais aussi par la représentation de nombreuses compagnies maritimes tant pour le fret que pour les passagers. Pour ces derniers, une branche Consignation de Navires est spécialement créée. Les bateaux de croisières d’abord en escale à Villefranche-sur-Mer, sont à la fin de la guerre plutôt positionnés en rade de Cannes.
En 1929 l’agence de l’avenue Thiers à Nice vend officiellement des billets de train, lançant ainsi de manière professionnelle l’activité voyages. En 1932 l’agence d’Antibes vient compléter ce segment, suivis ensuite par Menton (1941), Cannes (1950), Juan-les-Pins (1960) et Grasse (1961).
Au milieu des années 1930, un service de fret aérien est crée au sein de la société. Par la suite un agrément IATA nous est délivré en 1946. Dès cette époque, nous organisons (parfois avec nos confrères) des groupages aériens.
C’est dans les années 1920 que le département Transitaire se développe rapidement, s’appuyant sur les très nombreux confrères internationaux, parfois amis personnels des dirigeants. Les livres de compte sont éloquents pour la diversité des destinations, parfois très lointaines (déjà à cette époque !) et parfois plus rapprochées (notamment l’Italie mais aussi l’Espagne, la Belgique, l’Angleterre…).
Notre fidélité au fer retarde considérablement le positionnement de notre entreprise à la route. Néanmoins dès le début des années 1960, nous organisons un service bi-hebdomadaire en camion-remorques sur la ligne Marseille/Nice/Turin/Milan. Cette organisation permet aussi la collecte de fret de l’Italie du Nord pour embarquement sur avion de la PAN AM à destination de New-York, par les soins de notre agence de l’aéroport de Nice.
Vint ensuite le moment de la décroissance de l’entreprise. Employant jusqu’à 385 personnes, MARTINI & CIE n’a jamais passer la taille critique lui permettant de se battre vis-à-vis de ses confrères structurés, mais aussi avec les petites structures concurrentes.
Comme nombre de ses confrères d’identique taille, la chute fut longue mais continue, perdant d’années en années nombre de collaborateurs, et chiffre d’affaires. On peut synthétiser cette période globalement de 1960 à 1980 (pour nous, plus précisément à 1976/77 – MARTINI TRANSPORTS ayant toujours était précurseur en toute circonstance, même dans sa perte !).
Il faut préciser que cette période coïncide avec l’ouverture des frontières (de facto fin de l’activité de commissionnaire en douane – gros trafic avec l’Italie), le choc pétrolier de 1973 (impact direct sur le flotte importante de nos camions), les évènements de 1968 (impact social très important), etc… MARTINI TRANSPORTS a conservé une petite activité liée au déménagement/garde-meubles, groupage sur la Corse, jusqu’en fin 1990 date à laquelle cette branche a été vendue à un groupe international. Seule restant l’activité consignation de navires, dont l’exploitation s’est éteinte en 2000.
MARTINI VOYAGES a poursuivi de manière continue l’activité agence de voyages à Antibes, qui a été cédée fin 2007, marquant ainsi la fin des activités traditionnelles de MARTINI & Cie.
L’ancienne société, qui de ce fait n’avait plus d’activité, étant absorbée par la Sté MARTINI & Cie, laquelle a une activité d’informatique et conseil d’entreprise à Sophia-Antipolis.