Agence de Nice-port

Ce bureau est sans aucun doute le plus ancien de la société, puisque dès 1840 Joseph MARTINI (sénior) y débuta son activité d'agent maritime, d'abord situé au quai Lunel.

Après un grand bon en avant, les archives ne nous permettant pas d'ajouter le détail exact de l'activité traitée, nous sommes transportés en 1922 (CA du 08.06) qui relate la visite de Mr Alfred FRAISSINET « qui est très heureux des travaux entrepris sur le bureau niçois. Il annonce que de superbes bateaux sont en constructions et livrés dès 1923 ». Une liaison régulière NICE/CORSE est assurée par la mise en place du M/V PELION de la Cie FRAISSINET pour un service bi-hebdomadaire.

Cette référence permet de préciser que 2 bureaux MARTINI coexistent sur le port de Nice. L'un dédié à la représentation de la Cie FRAISSINET à la rue Antoine Gauthier (N°7) , et l'autre aux activités d'agence maritime, consignataire de navires et agence en douane au 4 quai Papacino.

En 1926 le local du 4 quai Papacino (en location auprès d'un certain Mr Tordo) fait l'objet d'un nouveau bail de 6 ans au prix de 1600 francs par an.


Le CA DU 30/8/1935 commente les excellents résultats de l’activité de représentation de la Cie FRAISSINET. Inversement, celui du 18/4/1944 constate l’inactivité de ce service, qui est donc mis en sommeil à cause de la guerre. D’ailleurs il est commenté par le CA du 30/08/1944 que le bureau a subi quelques dégâts lors de la destruction du port.

Enfin la guerre terminée, le CA du 30/01/1946 « constate un trafic en pleine expansion, surtout le vin en provenance d’Algérie, via la Cie Charles Le Borgne en service bi-hebdomadaire. Parallèlement, Mr FRAISSINET vient en avril 1946 pour indiquer que la rotation régulière NICE/CORSE pourra reprendre à compter du mois de mai 1946, par le M/V VILLE D’AJACCIO.

Cependant, la Cie FRAISSINET ne put se remettre de ce que de nombreux navires de sa flotte furent coulés durant la guerre, et en 1948, le ou les navires en place pour la CORSE furent transférés à la COMPAGNIE GENERALE TRANSATLANTIQUE, dont naturellement MARTINI devint l’agence officielle à Nice. A cette époque, le directeur de cette importante agence est Mr CLAPIER (auquel je rachèterais mes premières 12 actions de la société !).

La consignation de navires et l’agence maritime étaient déjà à l’époque une activité importante, et on peut dire que la maison MARTINI était pratiquement la seule à l’exercer. Le CA du 18/01/1941 commente l’arrivée de nouveaux navires de primeurs en provenance d’Algérie/Tunisie. Par exemple le M/V CHAMPENOIS pour lequel notre société a chargé 31 Wagons à destination de toute la France.


L’AGO du 14/12/1953 évoque un réajustement de nos tarifs avec la TRANSAT à effet rétroactif du 1/7/1949, alors que celle du 20/12/1954 précise que ce service « est l’un des plus importants de notre société ».

Ces 2 bureaux sont d’ailleurs en forte progression jusqu’en 1963/1964.

L’AGO du 13/5/1964 constate cependant que l’activité de consignataire de navires est compromise par la difficulté d’affrètement de navires pour le chargement de ciment. Au demeurant ce trafic aura complètement disparu de ce fait en fin 1964. Cette AGO nous apprend également que chaque voiture embarquée pour la Corse est facturée 4 francs pour les honoraires de l’agence maritime MARTINI.

L’AGO du 30/03/1966 précise « 45 jours d’escales nocturnes avec heures supplémentaires très couteuses pour notre société, suite à l’incendie subi par le M/V FRED SCAMARONI (du 15/08 au 30/09/1965) sans facturation complémentaire à la TRANSAT ». Ce navire (alors dénommé » Salem Express ») aura d’ailleurs un sort tragique le 15/12/1991 en coulant au large de l’Afrique, emportant avec lui 450 personnes.


Le CA du 29/09/1975 évoque la fin du contrat d’agent fret avec la Cie Gale Trans-Méditérranée (ancienne TRANSAT). Le responsable de ce service (Mr Piétri) et sa femme, prennent leur retraite, alors que le reste du personnel est repris par la CGTM (future SNCM).

Le bureau du 4 quai Papacino, initialement en location fut acquit au prix de 1.350.000 anciens Francs le 29/11/1951, et les mûrs de ce dernier furent vendus en fin 1978 au prix de 400.000 francs, pour renflouer la trésorerie de la société.

L’autre activité de consignation de navires et surtout celle de groupage sur la Corse sont maintenues jusqu’en 1987, date à laquelle le siège est transféré à Antibes et le groupage traité chez notre confrère TRANSPORTS CRULLI à Nice, qui avait mis un bureau à notre disposition Boulevard de l’Armée des Alpes à Nice.