La route

Le choix et l’histoire de la Maison MARTINI & CIE s’est surtout porté vers le rail, mais néanmoins notre société a été présente au rendez-vous de cette « nouvelle » activité au début des années 1930.

Les routes et le matériel se prêtaient alors peu à de longues distances. Aussi les premiers transports routiers de MARTINI & CIE se firent d’abord sur courte, puis moyenne et enfin grande distance.

Ainsi par exemple un camion de 5 Tonnes est positionné sur la ligne BREIL / FONTAN en novembre 1929. Puis vinrent des groupages de ville à ville (par exemple de Nice à Fréjus) dans les années 1935/1940. De même le service « camionnage » s’étendit plus lointainement pour les chargements ou les déchargements en provenance du port de Nice (notamment pour les primeurs et les huiles).

Parallèlement, et fidèle à sa position de partenaire avec la SNCF, dès avant 1919 des remorques sont spécialement chargées sur des wagons à plateau, notamment entre Nice et Paris (voir photo sur les titres MARTINI & CIE). C’est par ce moyen, tout du moins à cette époque, que le transport national se fait le plus surement et le plus rapidement (Lyon en 24H – Où les TRANSPORTS PUTHET sont nos correspondants, et Paris en 48H).

C’est donc tardivement que nous sommes arrivés à la route, notamment sur l’international avec l’Italie avec laquelle nous avions de très nombreux échanges. En 1963, le trafic qui était auparavant à la demande, devient une ligne régulière bi-hebdomadaire entre Marseille/Nice/Turin et Milan (AGO 07/02/1963). Voir photo du 1er camion dédié à cette ligne. Une AGO du 13/5/1964 confirme le bon développement de cette ligne, qui ramasse également de nombreux envois pour les USA via notre service de fret aérien PAN AM de Nice. Une AGO du 11/05/1965 nous indique aussi que le trafic sur cette ligne est en perpétuel augmentation, par de nouveaux et nombreux clients (surtout des chaussures italiennes). Cette ligne perdurera ensuite très longtemps, mais il est impossible de savoir quand elle s’est arrêtée. Tout juste en ce qui me concerne, me souviendrais-je des années 1975/76 avec le dernier chauffeur Rolando Bernasconi.

Etaient dédiées au déménagement national (parfois aussi international selon les circonstances) 2 semi-remorques équipées en déménagement. Ces dernières tourneront tous les jours jusqu’en 1978, date à laquelle l’entreprise fût dans la nécessité financière d’arrêter ce service.

Un camion remorque (puis ensuite une semi-remorque) était détachée auprès de notre service du port de Nice RO/RO à destination de la Corse, pour les groupages réguliers de diverses marchandises, jusqu’en 1990.


Les anciens m’ont raconté :

Durant la dernière guerre, les dotations d’essence s’étant restreinte, certains camions sont équipés de gazogène à bois (CA du 15/05/1941). La liaison Nice/St Raphael se faisait via l’ancienne route nationale, en passant le col du pic de l’Ours…… Les anciens chauffeurs m’expliquaient qu’ils devaient prendre leur élan et surtout ne pas être arrêtés lors de la monté de ce col, car à défaut ils perdaient plus d’une heure pour attendre que la pression du gazogène permette le redémarrage en côte du camion.

Anecdote :

Bien que cette vénérable administration soit d’une parfaite intégrité, il y avait –comme partout ailleurs- quelques « brebis galeuses » au sein de la Douane. Aussi, pour passer plus rapidement la douane française, notre chauffeur savait lequel des douaniers en uniforme serait en poste le jour de son passage. Il connaissait la pointure de ses chaussures, pour lui en offrir une paire…. Car le camion était notamment rempli d’un chargement de belles chaussures italiennes. Le passage en douane se faisait ainsi et les documents apurés plus rapidement, sans que le douanier demande à voir le colis n° untel… qui naturellement se trouvait au milieu de la cargaison !