Déménagement et garde-meubles

Ces 2 activités sont étroitement liées et additionnelles. Les archives nous permettent d’affirmer qu’elles étaient pratiquées par MARTINI & CIE dès avant son passage en société anonyme (1919). En effet, un CA daté du 18/09/1920 nous apprend le projet d’extension du garde-meubles de la rue Maraldi à Nice, ce dernier étant devenu trop exigu. En attendant, il est loué un espace au Palais de l’Industrie Rue Clément Roassal à Nice (ce dernier bail courant jusqu’au 11/06/1921). Le CA du 17/04/1923 donne mission à la Direction pour la recherche de nouveaux bâtiments. Mission concrétisée par l’achat d’un terrain en avril 1924. Voir la rubrique « La Remise » pour la suite de cet établissement. Sans pouvoir fixer une date précise, il est donc convenu que l’activité de déménagement est donc largement antérieure à 1919. Sans doute naturellement découlée du « camionnage » vers les années 1860 / 1880. Une chose certaine, MARTINI & CIE a été la plus ancienne maison de déménagement de la Côte-d’Azur.


Correspondant des plus prestigieuses maisons internationales, l’entreprise a déménagé les plus grandes stars du cinéma, mais aussi de la finance. Des rois, des princes et autant de têtes couronnées que la Riviera pouvait accueillir. Malheureusement a disparu le livre d’or de ces opérations qui ont retenues la technicité des moyens de l’époque, mais aussi et surtout l’honnêteté des nos hommes, confrontés à manipuler des richesses rarissimes et historiques. Une nouvelle fois un grand saut dans les archives, pour lire un CA du 22/07/1941 indiquant que le nouveau service déménagement à Antibes démarre très bien (sous la direction de Mr Geslin).


Le CA du 17/09/1941 précise qu’il est traité de nombreux déménagement de fonctionnaires à l’agence de Menton (beaucoup plus ancienne qu’Antibes). Le CA du 22/10/1943 évoque que « les menaces d’évacuation » ont multiplié le nombre de mobilier à mettre en garde-meubles. Les locaux de Nice sont pleins et il est conclu une nouvelle location d’un entrepôt à la Rue Berlioz à Nice pour 500 m². Lesquels sont immédiatement remplis ! Idem à Antibes où un nouvel entrepôt est loué et immédiatement rempli. Un CA du 23/07/1945 précise « enfin » la mise à disposition de wagons plats par la SNCF pour le transport de nos cadres de déménagement. Lesquels finiront souvent leur vie, notamment en Afrique et en Amérique du Sud en « mobile-home » ou plus souvent en poulailler !...


L’AGO du 23/07/1945 évoque la propriété d’un terrain Bd St Agathe à Nice (vendu en 1959 pour financer l’extension du garde-meubles de la Remise). Il est à noter qu’à cette époque, la société était son propre assureur pour sa RC déménageur. A nouveau un bond dans les années, pour voir l’AGO du 07/02/1963 indiquer un « net accroissement dû aux évènements douloureux d’Algérie ». Celle du 11/05/1965 constatant une baisse importante du chiffre d’affaires de cette branche, par suite de la fin du rapatriement d’Algérie, mais aussi de l’installation de nouveaux concurrents venus d’Afrique du Nord. Le déménagement a été traité par toutes les agences de la société MARTINI & CIE : Nice, Menton, Antibes, Cannes, Grasse (chacune ayant son propre garde-meubles), mais aussi à un moment donné par l’agence de Paris.


Jusqu’en 1978 ce trafic a été assez important pour l’entreprise, de nombreux camions capitonnés ayant été affectés à cette activité. Notamment 2 semi-remorques spécialement adaptées et de grand volume sillonnaient la France et toute l’Europe. Etaient également traités beaucoup de déménagements transcontinentaux.

Cette activité a été réactivée au courant des années 1985 (avec notamment l’installation d’un vaste garde-meubles en caisse à la ZI d’Antibes), avant sa vente définitive à un groupe international le 25/09/1990.

Anecdote :

L’une des plus belles villas de la Côte-d’Azur : « LEOPOLDA » (mais aussi l’une des plus chère du monde) était cliente depuis de très nombreuses années.

Or, cette villa renfermait des objets d’art et un mobilier d’une rareté exceptionnel, naturellement d’un prix exorbitant. A chaque fois qu’un meuble ou statut devait être transporté d’une pièce à une autre, nos spécialistes de l’emballage étaient appelés pour y procéder… malgré la présence de la très nombreuse domesticité qui aurait dans bien des situations pu opérer par eux même.

Une innovation à l’époque :

Dans les années 1920/30, le nom de la société était également peint sur le toit des camions de déménagement, permettant ainsi au habitant des étages supérieurs de voir l’enseigne de l’entreprise effectuant ledit transport. Déjà la publicité !...